Jour après jour, le nombre des victimes des violences augmente en Algérie. Douze personnes au moins dix-sept peut-être ont été assassinées mardi soir à un faux barrage à Haï-Raïhane, près de Khemis Miliana, dans la région d'Aïn Defla (160 km d'Alger). Il était environ 23 heures quand trois taxis collectifs et un camion ont été pris au piège à la sortie de Khemis Miliana, à quelques centaines de mètres d'un barrage des forces de sécurité. Leurs occupants ont été mitraillés et achevés à l'arme blanche. Certains auraient été brûlés vifs dans le camion, selon des chauffeurs de taxi d'Alger qui n'ont toutefois pas pu préciser le nombre des agresseurs. Ce nouveau massacre survient alors que la presse d'hier rapporte une autre tuerie, lundi soir à Tamezguida, dans la région de Médéa. Les victimes, âgées de 10 à 26 ans, ont été mitraillées dans une salle de jeux de cette bourgade par des hommes armés qui ont pris la fuite sans être inquiétés.
Pendant ce temps, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, s'apprête à nouveau à s'absenter d'Alger. Devant participer aujourd'hui et demain au sommet France-Afrique à Yaoundé, il se rendra ensuite en Inde pour assister à la fête nationale de ce pays. La semaine dernière, en dépit des tueries incessantes, il s'était félicité que la «concorde civile» ait «triomphé» tout en appelant les Algériens à collaborer avec l'armée pour «réduire le taux de traîtres et de terroristes (qui) reste» et qu'il a menacés de frapper «d'une main de fer».
Auparava