Strasbourg
de notre correspondante
Toujours sensibles à l'état de l'opinion publique, les parlementaires européens ont adopté hier, à une large majorité (394 voix contre 60), une résolution réclamant un «moratoire sur l'utilisation d'armes à l'uranium appauvri, en application du principe de précaution». Dans le même texte qui n'a aucune valeur contraignante , ils ont «invité» l'Otan «à envisager d'autres types de munitions jusqu'au moment où les résultats des enquêtes sur l'uranium appauvri seront connus». Ils ont souhaité que les Etats membres de l'Union européenne mettent en place un groupe de travail «indépendant» chargé de déterminer s'il existe un lien entre l'utilisation de munitions à l'uranium appauvri dans les Balkans et le décès d'une quinzaine de soldats ayant participé aux opérations militaires en Bosnie et au Kosovo.
Ils ont demandé enfin que soient évalués les effets à long terme des bombardements sur les populations civiles. Mais, contrairement aux souhaits de l'extrême gauche, des communistes et des Verts, le Parlement européen n'a pas réclamé l'interdiction totale de la production d'armes à l'uranium appauvri.
Javier Solana, haut représentant pour la Politique étrangère et de sécurité commune (Pesc) et secrétaire général de l'Otan au moment des faits, a plaidé la cause de l'Alliance. Il a promis que, si les expertises à venir révélaient un lien quelconque entre l'utilisation d'uranium appauvri et les décès constatés, le rapport serait transmis «en toute trans