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Libération

Conflit bête et méchant outre-Manche.

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Harcelée par les défenseurs des animaux, une société risque la faillite.
publié le 19 janvier 2001 à 21h59

Londres de notre correspondant

Les adversaires acharnés de la vivisection sont en passe de remporter leur plus grande victoire. A force de harcèlement, de mises en garde et d'intimidations, ils ont presque poussé à la faillite ce qu'ils considèrent comme un institut de «torture». En quelques mois, la société Huntingdon Life Sciences (HLS), qui effectue des tests sur des animaux pour des groupes pharmaceutiques, a vu son cours en bourse s'effondrer. Ses principaux actionnaires l'ont abandonnée. Et les banques hésitent à lui porter secours par peur de représailles.

Le laboratoire, installé près de Cambridge, dans le nord-est de l'Angleterre, est une citadelle assiégée. Devant ses grilles et ses barbelés, des activistes brandissent des pancartes sanguinolentes et crient à l'assassinat. Avant Noël, l'un de ses directeurs a été tabassé devant chez lui par deux hommes cagoulés. Cinq voitures appartenant à son personnel ont été incendiées depuis mars. Les employés doivent parfois requérir la protection de la police pour regagner leur domicile et sont assaillis de lettres de menaces et appels anonymes.

Tourments. Une association intitulée Stop Huntingdon Animal Cruelty orchestre la campagne. Un millier de personnes consultent chaque jour son site web qui répertorie notamment les numéros de téléphone privés des 75 salariés de l'entreprise, du directeur de marketing jusqu'au simple laborantin. Photos et textes décrivent les tourments infligés aux cobayes avec moult détails. Crânes hériss