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Libération

Défilé monstre à Manille contre le «diable» Estrada.

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100 000 Philippins dans la rue après l'arrêt de son procès.
publié le 19 janvier 2001 à 21h59

Manille envoyé spécial

Avec ses mains ouvertes en signe d'accueil, l'imposante vierge en bronze semble présider au rassemblement. A ses pieds, des dizaines de milliers de Philippins se pressent dans une cohue joyeuse, envahissant les alentours du «sanctuaire Edsa» ­ lieu symbolique d'où était partie la révolte populaire qui avait renversé le dictateur Ferdinand Marcos en 1986. Au-dessus, les toboggans de béton sont aussi envahis par la foule qui s'agrippe aux rambardes et brandit des banderoles, reprenant le surnom du président Joseph Estrada: «Good bye Erap!», «Erap, resign or be ousted» («Adieu, Erap», «Erap, démissionne ou on te vire»).

Ajournement. Sous l'un des toboggans, onze marionnettes se balancent au bout de ficelles: elles représentent les onze sénateurs qui ont voté mardi contre l'ouverture des comptes en banque du président Estrada lors de son procès en destitution. Un vote qui a provoqué l'ajournement du procès qui se déroulait devant le Sénat. Et revient à blanchir Estrada, qui est accusé d'avoir perçu illégalement quelque 66 millions de dollars (70 millions d'euros), placés sur un compte sous le nom de José Velarde. Les détails de ce compte secret que les sénateurs ont refusé de dévoiler (certains auraient été «achetés» clament les manifestants) ont été publiés hier par plusieurs journaux philippins. Ce qui conforte la colère de cette foule forte de 100 000 personnes, qui défilait hier pour réclamer la démission du «président corrompu».

Beaucoup sont vêtus de no