L'Otan a reconnu hier que les munitions à l'uranium appauvri (UA) contenaient des traces de plutonium et d'uranium 236 (U-236). Ces deux dérivés de l'industrie nucléaire n'existent pas à l'état naturel dans l'uranium. Mais, «il a été établi depuis longtemps qu'il peut y avoir des traces d'U-236 et de plutonium dans l'uranium appauvri», a indiqué hier Mark Laity, porte-parole de l'Otan, dans un communiqué publié à Bruxelles, affirmant qu'il n'y avait «pas de risques». Le plutonium est pourtant hautement cancérigène.
Origine. La présence de ces deux éléments dans les obus tirés sur les Balkans conduit à s'interroger sur l'origine de l'UA utilisé à des fins militaires. Est-il issu du processus d'enrichissement de l'uranium naturel la thèse officielle , ou du retraitement de déchets nucléaires, comme l'affirment certains adversaires de ces armes? Ou faut-il accuser une contamination de la chaîne de production?
Mercredi, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) avait annoncé avoir trouvé des traces d'U-236 dans des munitions employées par l'Otan au Kosovo, sur la base des premiers résultats d'un laboratoire suisse. Toutefois, le PNUE précisait que la présence de cet isotope radioactif dans l'uranium appauvri était si faible (0,0028 %) que la radiotoxicité des munitions est négligeable.
Dans le même temps, le ministre allemand de la Défense, Rudolf Scharping, interpellait les Etats-Unis sur les traces de plutonium découvertes dans les munitions à l'UA, comme l'in