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Libération

Génocide arménien: la fureur d'Ankara

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La Turquie s'indigne du vote du Parlement français.
publié le 19 janvier 2001 à 21h59

Istanbul de notre correspondant

La «crise sérieuse» dans les relations entre Ankara et Paris, dont le Premier ministre turc, Bülent Ecevit (gauche nationaliste), brandissait la menace, a commencé hier quelques instants après le vote par les députés français du projet de loi reconnaissant le génocide arménien de 1915. L'ambassadeur turc a aussitôt été rappelé «pour consultation». «Les allégations sur un prétendu génocide sont absolument infondées. Cette décision du Parlement français est inacceptable et regrettable», a martelé le Premier ministre au terme d'un entretien avec le chef de l'Etat, Ahmet Necdet Sezer. Dans un communiqué, le gouvernement souligne que cette loi «va endommager sérieusement et durablement les relations turco-françaises». Les autorités turques souhaitent que le Conseil constitutionnel français annule ce texte, et comptent, en attendant, réduire au minimum l'ensemble des relations politiques, économiques, militaires, voire culturelles, avec Paris.

Rétorsion. Les entreprises françaises, qui sont depuis une décennie en tête des investisseurs en Turquie, vont être exclues des contrats publics. Le président de la chambre de commerce d'Ankara, Sinan Aygun, a aussi proposé «d'imposer un embargo sur les produits français». D'autres, dont Aldo Kaslowski, coprésident turc du Conseil d'affaires turco-français, affichent leur opposition à des mesures immédiates de représailles soulignant «il est très facile de nuire aux relations, mais les restaurer est plus diffici