Le traité de Nice est nul. Hormis les autorités françaises, presque tout le monde en convient. MaisÊil y a encore plus nul: une annexe de quelques lignes déclare qu'«à partir de 2002, une réunion du Conseil européen par présidence se tiendra à Bruxelles. Lorsque l'Union comptera dix-huit membres, toutes les réunions du Conseil auront lieu à Bruxelles». Jusqu'à présent, sauf exception, chaque pays exerçant la présidence semestrielle tournante de l'Union accueillait chez lui ces réunions des chefs d'Etat et de gouvernement qui ont lieu au rythme de quatre par an. Un caravansérail fort lourd et fort coûteux, il est vrai, mais qui présente l'avantage de rapprocher l'Europe des citoyens et d'obliger les chefs à changer d'air. Ce petit cadeau à la Belgique, sans rapport aucun avec l'enjeu de la négociation, a été fait par Jacques Chirac aux petites heures du lundi 11 décembre dans le dessein d'amadouer le Premier ministre Guy Verhofstadt qui s'opposait au compromis proposé. Après un premier refus offensé, les Belges ont finalement empoché ce présent qui renforce le statut de Bruxelles comme capitale de l'UE. Mais avec le recul, beaucoup commencent à se dire qu'une grave erreur a peut-être été commise: «C'est une mauvaise idée», confie un membre de la Commission. «Les Conseils organisés dans les pays, c'est un moyen de communiquer, d'expliquer l'Europe aux médias locaux et aux opinions publiques.» Beaucoup de pays membres, notamment les petits, regrettent d'avoir donné leur aval. C
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