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Libération

Trafic d'armes: le Cameroun sur la sellette.

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Les juges français enquêtent sur une vente en 1994.
publié le 19 janvier 2001 à 21h59

Bloqués momentanément dans leurs investigations sur le trafic d'armes à destination de l'Angola, les juges d'instruction parisiens Philippe Courroye et Isabelle Presvost-Desprez s'intéressent désormais à un autre pays africain, le Cameroun. En étudiant les différentes opérations auxquelles a participé Pierre Falcone, le patron de Brenco toujours écroué à la Santé, les juges sont en train d'explorer une partie de la face cachée des relations franco-africaines.

Au nombre de ces opérations figure, comme l'a révélé hier Le Monde, une vente d'armes d'un montant de 72 millions de dollars à destination du Cameroun, effectuée en 1994. Le régime de Paul Biya s'inquiète des menées de son puissant voisin, le Nigeria, dont les troupes sont massées dans la région pétrolifère de Bakassi, près de la frontière, sur les rives de l'océan Atlantique. Les deux pays s'y disputent la souveraineté d'un bout de terre. La situation est suffisamment urgente pour que le Cameroun demande à la France son appui diplomatique et une réunion du Conseil de sécurité. C'est la face officielle. La face officieuse, elle, est gérée par Pierre Falcone, qui aurait été sollicité pour faire des offres de service. Sous forme d'une lettre de trois pages adressée à l'un des ministres de Biya, Edouard Mfoumou Akame, cette offre est précisée. Tout compris, avec trois hélicoptères en plus, la note s'élève à quelque 72 millions de dollars.

Comme pour l'Angola, les juges ont découvert ces faits par le biais de la plainte fisca