Moscou de notre correspondante
Après l'incarcération surprise, puis la libération sous caution, en décembre, de Vladimir Goussinski, cet «oligarque» assigné à résidence en Espagne, cette fois, c'est Pavel Borodine, un ex-collaborateur de Boris Eltsine, qui a été arrêté à l'aéroport international JFK de New York où il venait d'atterrir. Entre 1993 et 1999, l'homme se trouvait à la tête d'un patrimoine estimé à 600 milliards de dollars. A l'occasion d'immenses travaux de rénovation du Kremlin, deux sociétés suisses avaient été soupçonnées d'avoir versé des pots-de-vin à de hauts dignitaires, dont Borodine. Le scandale avait même éclaboussé Eltsine et ses deux filles, avant d'être étouffé par le parquet russe, qui, en décembre, fermait le dossier.
Mais, il y a un an, le juge d'instruction genevois Daniel Devaud avait estimé les charges de blanchiment d'argent présumé contre le superintendant du Kremlin suffisantes pour procéder à une mise en examen, et lancé un mandat d'arrêt international contre lui. Borodine était prévenu des risques encourus en voyageant en dehors de la Russie. En tant que secrétaire exécutif de l'Union Russie-Biélorussie, sa fonction actuelle, il possède un passeport diplomatique. Curieusement, pour assister aux cérémonies d'inauguration du président George W. Bush sur invitation d'un des financiers de sa campagne il avait reçu son visa américain sur son passeport ordinaire. Le haut-fonctionnaire n'a donc pu arguer de son immunité diplomatique.
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