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Libération

Le président philippin laché par tous

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A Manille, la rue pousse le chef de l'Etat à la démission.
publié le 20 janvier 2001 à 22h02

Manille envoyé spécial

Lâché par son gouvernement, la police et l'armée, le président Joseph Estrada semble n'avoir guère d'autre choix que celui de démissionner. Les leaders de l'opposition l'avaient mis en demeure de quitter son poste avant samedi matin. La vice-présidente, Gloria Arroyo, qui doit selon la Constitution succéder au Président si ce dernier ne termine pas son mandat, avait appuyé cet ultimatum en qualité de chef de file de l'opposition. S'il ne part pas, menaçait un porte-parole de l'opposition, «nous demanderons au peuple de marcher sur Malacanang», le palais présidentiel. Le Président ayant ignoré l'ultimatum, des dizaines de milliers de manifestants se dirigeaient vers Malacanang, samedi à l'aube (minuit à Paris).

Le porte-parole de Gloria Arroyo avait assuré dans la journée de vendredi que si Estrada refusait la démission, la vice-Présidente pourrait l'ignorer... et malgré tout prêter serment comme Présidente. Quelques heures auparavant, Estrada se contentait d'exiger à la télévision de nouvelles élections en mai. Proposition aussitôt refusée par les 500 000 manifestants assemblés au «sanctuaire Edsa», site symbolique du départ de la révolte anti-Marcos au milieu des années 80, pour exiger sa démission.

Huées. Au pied de la vierge de bronze du «sanctuaire Edsa», l'offre était immédiatement accueillie par des huées. «Estrada, s'il te plaît, fais tes bagages, sinon les Philippins vont venir te chercher à Malacanang», lançait un manifestant furieux. «Cette élec