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Libération

Joseph Kabila, «un moindre mal dans l'immédiat»

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Général par la volonté du père, il hérite d'un pays déchiré par un conflit.
publié le 23 janvier 2001 à 22h05

A Kinshasa, on ne connaît toujours pas le son de sa voix. Joseph Kabila, le fils du président congolais assassiné et son successeur à la tête d'un régime en état de choc, est jusqu'à présent resté une image muette relayée par la télévision nationale. Alors que la capitale congolaise rend aujourd'hui un dernier hommage à son père, tous les regards seront pourtant braqués sur ce jeune homme silencieux et énigmatique. Mercredi, au lendemain des funérailles, Joseph devrait prêter serment en tant que nouveau président de la république démocratique du Congo (RDC). Une fonction bien lourde pour un jeune homme de 31 ans qui hérite d'un pays gigantesque de 50 millions d'habitants, ruiné par une guerre régionale et l'incurie de ses dirigeants successifs.

Incertitudes. «Joseph a été propulsé à la tête de l'Etat mais c'est en réalité un directoire qui prend le pouvoir à Kinshasa. Le choix de Joseph est avant tout destiné à rassurer les Congolais sur la continuité du pouvoir. Il s'agit de calmer les esprits et d'éviter que la capitale cède à la panique ou s'embrase», explique à Paris un Congolais qui connaît bien la scène politique kinoise. Considéré comme un «moindre mal dans l'immédiat», le règne du jeune Kabila sera-t-il éphémère ou durable? Rares sont ceux qui peuvent le prédire aujourd'hui.

Affaire de famille. Joseph sera en tout cas étroitement entouré par la garde rapprochée de son père. Une véritable affaire de famille puisqu'on y retrouve un certain nombre de cousins des Kabila pè