Pékin de notre correspondant
Alors que tout le monde chinois s'apprêtait à célébrer le nouvel an lunaire, cinq membres de la secte Falungong se sont immolés par le feu, hier après-midi sur la place Tiananmen à Pékin, l'un d'eux une femme succombant à ses brûlures. Un geste de protestation sans précédent qui pourrait être suivi, aujourd'hui, de nouvelles tentatives de manifestation des adeptes de la secte à l'occasion du premier jour de l'année du Serpent, comme les y a invités sur l'Internet leur chef, Li Hongzhi, de son exil aux Etats-Unis.
Discrédit. C'est l'agence officielle Chine nouvelle qui, inhabituellement, a rendu publique l'information, précisant que les cinq «intoxiqués du Falungong» se sont aspergés d'essence simultanément vers 14h40. Les policiers leur ont rapidement porté secours, et les cinq personnes, originaires du Henan (Centre), ont été emmenées à l'hôpital, selon l'agence, dont les informations ne pouvaient pas être confirmées de manière indépendante hier soir. Un porte-parole du Falungong à Hong-Kong a toutefois estimé hier soir qu'il ne pouvait pas s'agir d'adeptes de la secte, qui condamne le suicide.
La célérité de Chine nouvelle est sans doute due à la volonté des autorités de discréditer le Falungong, de montrer que ses adeptes sont des fanatiques «intoxiqués» par le gourou «hérétique» Li Hongzhi, «meneur de la secte malfaisante». Ce faisant, elle offre un martyr de plus à ce mouvement qui, depuis un an et demi, multiplie les gestes de défi vis-à-v