Principaux responsables des guerres qui ont ensanglanté l'ex-Yougoslavie depuis 1991, les Serbes figurent en bonne place dans les listes des inculpés du Tribunal pénal international mis sur pied en 1993 par l'ONU pour juger les crimes commis durant les conflits en Croatie, Bosnie et Kosovo. Les plus tristement fameux de ces accusés vivent toujours en Serbie ou dans les territoires sous contrôle serbe. L'ex-président Slobodan Milosevic, qui doit répondre de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, vit toujours dans une résidence officielle sous protection ou surveillance. Inculpé des mêmes crimes, son vieil ami Milan Milutinovic est toujours officiellement président de la République de Serbie, bien que son pouvoir soit désormais purement symbolique. Accusé de génocide, le général Ratko Mladic, ancien chef militaire des Serbes bosniaques, a été vu plusieurs fois à Belgrade. Radovan Karadzic, l'ancien leader des extrémistes serbes bosniaques vit toujours dans le territoire de la Republika Srpska, l'entité serbe de Bosnie, profitant de complicités locales mais aussi de l'évident manque de volonté politique des Occidentaux et de leurs soldats déployés en Bosnie à effectuer une arrestation à haut risque.
Décontamination. «Nous avons aujourd'hui la plus forte concentration de criminels de guerre en Europe. C'est une société entière qu'il faut décriminaliser. Il faudra une forte pression pour obliger les nouvelles autorités à examiner un passé qui dérange et éclabousse même