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Libération

Rancoeur à l'enterrement de Kabila

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Colère à Kinshasa face à l'occupation du pays et à la mort de l'ex-Président.
publié le 24 janvier 2001 à 22h08

Kinshasa envoyé spécial

Kinshasa a enterré hier Laurent-Désiré Kabila et sa fierté avec. Car c'est une ville sous occupation étrangère qui a porté son Président en terre. Des soldats angolais, zimbabwéens et namibiens étaient omniprésents dans la capitale congolaise, jusqu'autour du cercueil, tandis que les forces armées et la police locales avaient été désarmées.

Malgré le décorum martial, la fanfare pétaradante, les 21 coups de canon et le passage de quatre Mig, les Kinois venus en masse ne s'y sont pas trompés. Certains ont sifflé l'armée congolaise, lui reprochant de ne pas avoir su protéger la vie du Président assassiné par son garde du corps. D'autres ont pris à parti les renforts angolais arrivés la veille, symbole de l'impuissance du nouveau pouvoir du jeune Joseph Kabila. Les présidents angolais Dos Santos, zimbabwéen Mugabe et namibien Nujoma ont été plus applaudis que lui. Pendant la cérémonie, le jeune homme était encadré par Dos Santos et Mugabe, les deux véritables maîtres de Kinshasa.

Isolement. La tribune d'honneur dressée hier face au cercueil illustrait bien l'isolement du régime. Outre les trois alliés traditionnels, seul le Zambien Chiluba et le Soudanais al-Bechir ont fait le déplacement. Le premier parce que son pays ne peut se permettre d'être en mauvais terme avec son voisin. Le second, parce qu'il est l'ennemi juré de l'Ouganda, qui occupe le nord de la RDC. Côté occidental, seule la Belgique, l'ancienne puissance coloniale, avait dépêché son ministre d