Washington de notre correspondant
Si la première semaine de travail de George W. Bush est la bande-annonce de ce que sera sa présidence, les membres du Con grès ont intérêt à s'armer de patience. Dans un exercice d'équilibre politique, le nouveau président tente de plaire à la fois à sa base politique (la droite du Parti républicain) et aux démocrates qui tiennent la moitié des sièges du Sénat. Mais pour y parvenir, plutôt que d'afficher unÊensemble de mesures tièdes et qui ne contenteraient personne, le Président semble avoir opté pour laÊformule «Dr Jekyll et Mr. Hyde», alternantÊdes annoncesÊtantôt radicales (avortement, impôts...) tantôt très modérées (éducation).
Lundi, jour anniversaire de l'arrêt de la Cour suprême qui, depuis 1973, protège le droit à l'interruption volontaire de grossesse, le nouveau président a donné un gage aux organisations antiavortement qui manifestaient dans les rues de Washington. Il a supprimé les subventions américaines aux associations de planning familial qui, dans le tiers-monde, apportent des aides à l'avortement. L'annonce a provoqué une forte émotion sur la scène internationale. La Commission européenne a dénoncé ce «pas en arrière». Scandalisée, la ministre danoise de la Coopération aÊmême proposé que l'Union finance les associations affectées. Dans son éditorial, hier, le New York Times reproche à Bush d'avoir, dès le premier jour de son mandat, failli à son engagement que, «dans les relations internationales, l'Amérique agis se avec h