Pékin de notre correspondant
A l'époque impériale, un haut responsable con damné à mort se voyait envoyer par la Cour une corde en soie pour lui permettre de se suicider plutôt que de subir l'infamie de l'exécution. La Chine actuelle n'a pas ces égards, mais elle a conservé de ces temps anciens l'usage de la peine capitale, dont elle use plus que tout autre pays au monde.
A la veille du début, mercredi selon le calendrier lunaire, de l'année du serpent qui succède à celle du dragon, la Chine populaire a multiplié les exécutions de condamnés à mort, à la fois pour «solder les comp tes» à la fin d'un cycle, mais aussi en espérant un effet dissuasif en cette période de fêtes, alors que le pays fait face à une criminalité sans précédent sous le régime communiste.
Pas moins de 37 personnes ont ainsi été abattues d'une balle dans la nuque en moins d'une semaine dans plusieurs provinces chinoises. Elles avaient été condamnées à mort pour des crimes aussi divers que trafic de drogue, homicide, infanticide, viol ou vol à main ar mée. Parmi elles, un con duc teur de bus qui avait tué deux personnes en roulant sans phares la nuit dans la province du Xinjiang (ouest), et dix membres d'un gang armé qui avait attaqué et volé des camions de légumes dans l'île de Hainan (sud).
Consensus. Chaque année, des centaines, voire des milliers de personnes sont exécutées pour l'un des 68 crimes passibles de la peine de mort dans le code pénal chinois. Le chiffre exact est gardé secret, mais en 1998, Amn