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Libération

Barak à la pêche aux voix arabes.

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Remontée contre le Premier ministre, la communauté redoute Sharon.
publié le 26 janvier 2001 à 22h12

Nazareth envoyée spéciale

«Espèces d'horreurs... de monstres... traîtres!...» Plaqué contre la barrière métallique à s'en déchirer le ventre, l'homme hurle puis retombe, brisé, dans une sorte de triste torpeur. Dans ses mains, la photo d'un gamin d'une dizaine d'années, les joues rondes, les yeux vifs. «Les gens qui rentrent ici vont voir un assassin. C'est lui qui a tué cet enfant... Mon fils.» A Nazareth, mercredi soir, il fallait rentrer la tête et refouler sa gêne pour braver les insultes des manifestants et monter le chemin cerné de Jeeps et d'hommes en armes qui conduisait à «l'Hôtel des Jardins», au meeting du Premier ministre israélien. A l'entrée, au pied d'une roche couleur ocre drapée d'un drapeau palestinien, des dizaines d'Arabes israéliens s'étaient regroupés, brandissant les photos de 13 des leurs, tués par la police pendant les manifestations d'octobre, organisées en solidarité avec les Palestiniens des territoires.

20 % d'indécis. Barak surgit soudain, comme monté sur ressorts, par une porte dérobée qui lui a permis d'éviter les manifestants. Affublés de tee-shirts d'adultes où l'on peut lire le slogan de campagne des travaillistes, «Pour le futur de nos enfants», des tout-petits, amenés par car d'un village bédouin, se mettent à crier «Barrrrak!... Barrrrrak!...». Attablé dans la fumée, un jeune du coin marmonne: «C'est de la merde... de la propagande... Je ne suis pas venu pour Barak, mais parce que je suis contre Sharon...».

Comme la plupart des Arabes israé