Madrid, de notre correspondant
Comment réguler l'arrivée massive d'émigrés clandestins? Si l'Espagne, devenue une des principales portes d'entrée européennes, se casse la tête pour contrer l'immigration issue du Maghreb et de l'Afrique noire, elle vient d'esquisser un montage original avec l'Equateur. Au nom d'une «option préférentielle» liée à l'histoire et à la langue, il s'agirait de réserver 30 % du quota annuel d'immigrants légaux à des ressortissants de ce pays sud-américain. En pratique, cela signifierait la légalisation de 40 000 Equatoriens sur les cinq prochai nes années. Le secrétaire d'Etat espagnol à l'Immigration, Enrique Fernandez Miranda, était mercredi à Quito, la capitale équatorienne, pour boucler cet accord. Et Mayor Oreja, le ministre de l'Intérieur, annonce que ce type de pacte bilatéral, sans précédent en Espagne, sera également conclu avec le Maroc d'où arrive environ un immigré sur 5 et la Pologne.
Main-d'oeuvre. L'initiative sera-t-elle couronnée de succès? On peut en douter, les autorités équatoriennes ayant déjà affirmé que cela «ne réglera pas pour autant les flux de clandestins». Du côté de Madrid, toutefois, on veut croire que cela «aidera à réguler l'arrivée incontrôlée de travailleurs». De fait, ce phénomène, qui a surgi il y a deux ans à la faveur d'une crise économique aiguë dans le petit pays andin, constitue un gros souci pour le gouvernement. On estime que plus de 150 000 Equatoriens auraient atterri en terre espagnole seulement 28 7