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Libération

La Défense impose le silence sur Srebrenica.

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A Paris, deux généraux ont été entendus à huis clos par les parlementaires.
publié le 26 janvier 2001 à 22h12

Que faisait le général Bernard Janvier, chef des casques bleus, au moment de la chute de Srebrenica? Le public n'a toujours pas le droit de le savoir. Ainsi en a décidé le ministère français de la Défense, en exigeant que cet officier ­ aujourd'hui à la retraite ­ témoigne à huis clos devant la mission parlementaire d'information, qui enquête sur le massacre d'environ 7 000 Bosniaques durant l'été 1995.

Oukase. L'ancien patron de la Forpronu a donc été entendu de manière confidentielle, hier matin à l'Assemblée nationale, ainsi que son prédécesseur, le général Philippe Morillon. Le président de la mission d'information, François Loncle (PS), n'a pu que «déplorer» cet oukase ministériel. Rien n'interdit toutefois que le témoignage de ces deux généraux soit publié dans le rapport final de la mission, comme cela avait été le cas lors des auditions à huis clos sur le Rwanda.

Le ministère de la Défense a justifié sa décision par le fait que les deux officiers ont précédemment été entendus par le Tribunal pénal international de la Haye (TPI) dans le cadre des procédures engagées contre des criminels de guerre. Le huis clos «doit permettre à la mission d'information de poursuivre ses travaux tout en permettant au TPI de conduire également son action», a ajouté le ministère de la Défense dans un communiqué.

L'audition du général Janvier était particulièrement attendue. Les militaires de l'ONU sont en effet restés l'arme au pied, alors que les forces serbes prenaient Srebrenica, pourtan