«Le terrorisme est désormais vaincu, il ne reste plus que des actions de bandits», tranchait au printemps Mohamed Lamari, le tout-puissant chef d'état- major de l'armée algérienne. Neuf mois plus tard, le président Abdelaziz Bouteflika se félicitait que la politique de «concorde nationale» ait «triomphé». Entre-temps, 9 000 victimes supplémentaires se sont ajoutées aux quelques 150 000 morts du conflit qui ensanglante le pays depuis l'annulation du processus électoral de décembre 1991. Autant dire que l'espoir créé par l'amélioration sensible, et inexpliquée, de la situation observée à l'occasion des élections (présidentielles) de Liamine Zeroual et d'Abdelaziz Bouteflika, puis avec la loi dite de «concorde civile», est un lointain souvenir.
Ces nouveaux pics de violences attribués officiellement aux islamistes armés, qualifiés de «bandits» et de «traîtres» par le chef de l'Etat, suscitent en fait plus de questions qu'ils n'en résolvent. Pourtant, quelques données sont incontestables.
La carte des affrontements s'étend
Même si les hauts plateaux (notamment Djelfa), l'Oranie (particulièrement Sidi Bel Abbés et Mascara), la Kabylie, Médéa, Blida et l'extrême est du pays paraissent les plus touchés, la carte de la violence s'élargit sans cesse. Dans certaines régions, on est même aux antipodes d'un retour à la normale, par exemple aux environs de Jijel. Longtemps fief de l'Armée islamique du salut (AIS), le bras armé du FIS, cette zone semble être réinvestie par le GSPC (Groupe sa