Strasbourg
de notre correspondante
La Russie ne respecte toujours pas les droits de l'homme en Tchétchénie, mais, croyant déceler «certains progrès encourageants encore que limités», l'assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a décidé de rendre à la délégation russe les pouvoirs et le droit de vote qu'elle lui avait retirés en avril pour manquement grave aux plus élémentaires des droits de l'homme.
Ainsi en ont décidé, hier soir, à une écrasante majorité par 88 voix pour, 20 contre et 11 abstentions les parlementaires représentant les 41 Etats membres du Conseil de l'Europe. Le débat a été consensuel malgré l'enjeu symbolique de la volte-face, et seuls de rares élus ont plaidé avec conviction la thèse inverse. Il y a neuf mois, les parlementaires avaient pourtant voté la suspension de la délégation russe par 78 voix contre 69, arguant qu'il en allait de «l'honneur» et de la «crédibilité» de l'institution strasbourgeoise, généralement prompte à se proclamer gardienne sourcilleuse et infatigable des droits de l'homme sur l'ensemble du continent. L'«honneur» n'est manifestement plus de saison.
«Nouvelle chance». Hier, les intervenants ont expliqué, en gros, qu'effectivement peu de choses avaient changé sur le front des droits de l'homme en Tchétchénie, qu'il s'y pratiquait toujours des «meurtres et des massacres» impunis, mais qu'il était inutile de sanctionner les seuls parlementaires russes, quand les gouvernements d'Europe et d'ailleurs continuaient de ménager Vladimir