New York de notre correspondant
A peine installé à la Maison Blanche, George W. Bush va-t-il connaître sa première confrontation avec Fidel Castro? Depuis quelques jours en tout cas, Washington se dit «préoccupé» par le sort de deux Tchèques arrêtés à Cuba le 12 janvier et accusés d'être «des contre-révolutionnaires à la solde des Etats-Unis». Les deux hommes, l'ancien ministre des Finances et actuel député Ivan Pilip et l'ancien leader étudiant anticommuniste Jan Bubenik, ont été interpellés après avoir rencontré un journaliste dissident et un militant des droits de l'homme sur l'île.
Textes «subversifs». Dans une lettre envoyée par les autorités cubaines au Parti communiste tchèque, La Havane assure que ces deux figures sont en réalité des «agents» travaillant pour le gouvernement américain et la communauté cubaine en exil à Miami. Cuba accuse Pilip et Bubenik d'avoir reçu chacun 1 500 dollars (1 650 euros) d'un groupe américain prodémocratique basé à New York et baptisé «Freedom House», avec pour mission d'introduire des disquettes et des CD-Rom «subversifs». Depuis leur prison, les deux hommes ont nié avoir participé à quoi que ce soit, avouant seulement des «entretiens» avec plusieurs personnalités.
Leur arrestation a aussitôt entraîné les protestations du président tchèque, Vaclav Havel, et de la Communauté européenne. Le président de la Commission, Romano Prodi, a accordé son soutien public à Havel, tandis que les 41 membres du Conseil de l'Europe ont écrit à Castro