Londres de notre correspondant
L'arme secrète du MI6 est un stylo à bille. De la marque Pentel, pour être précis. Les espions britanniques l'utilisent pour rédiger leurs messages confidentiels. Ils les pressent ensuite sur une feuille vierge. L'encre déjà sèche ne dépose sur le second papier qu'une substance chimique, invisible à l'oeil nu, qui se révèle une fois mise au contact d'un réactif. C'est l'une des nombreuses révélations contenues dans un ouvrage explosif, The Big Breach: From Top Secret to Maximum Security («La grande rupture: du secret d'Etat à la sécurité maximale»), rédigé par un ex-agent de Sa Majesté aujourd'hui en fuite, Richard Tomlinson.
L'écriture est aussi en passe de devenir l'une des pires nuisances des renseignements britanniques. Les honorables correspondants, à peine retournés à la vie civile, trempent leur plume dans une encre de moins en moins sympathique envers leurs anciens employeurs. Richard Tomlinson n'est que le dernier espion à régler ses comptes avec sa hiérarchie par livre interposé et à défier ainsi l'Official Secret Act, la très sévère loi relative aux secrets d'Etat.
Domaine public. Pour échapper à la censure, son autobiographie a été imprimée à Moscou. Depuis lundi, dix mille exemplaires en anglais sont en vente sur l'Internet. Des copies ont été envoyées aux journalistes en poste dans la capitale russe. La presse du Royaume-Uni et le quotidien russe, Komsomolskaya Pravda, en ont déjà reproduit de larges extraits. Jeudi, la cour d'appel