La junte militaire au pouvoir en Birmanie, qui cherche à inciter l'Union européenne à lever les sanctions qu'elle lui a imposées depuis cinq ans, a donné cette semaine de nouveaux gages de bonne volonté.
Les militaires ont relâché vendredi 84 militants de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) le parti du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi. La plupart d'entre eux avaient été arrêtés le 22 septembre, alors qu'Aung San Suu Kyi s'était vu empêcher de quitter la capitale, Rangoon, pour faire campagne à Mandalay. L'opposante vit toujours en résidence surveillée dans sa maison. Les généraux au pouvoir avaient, mercredi déjà, libéré le vice-président de la LND, Tin Oo, lui aussi emprisonné le 22 septembre. Agé de 77 ans, Tin Oo reste cependant de facto assigné à résidence.
La réconciliation entre la junte et la LND (parti vainqueur des élections libres de 1990, auquel les militaires n'ont jamais voulu céder le pouvoir) n'est pas pour demain. Les militaires, habituellement férus de répression, paraissent toutefois désireux de montrer un visage plus amène, alors que doit débarquer dimanche à Rangoon une délégation de la troïka européenne. La junte au pouvoir souhaite convaincre les Européens de lever les sanctions mises en place par l'UE en octobre 1996. Celles-ci frappent notamment d'interdiction de territoire les membres de la junte et les cadres birmans. Elles ont été, depuis, prorogées tous les six mois... et la prochaine échéance est en avril.
On ignore encore si ce dég