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Libération

La floraison des tunnels transalpins

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Les projets de liaisons se multiplient pour développer le fret ferroviaire.
publié le 30 janvier 2001 à 22h17

Lyon de notre correspondant

Les Alpes vont bientôt ressembler à un vaste gruyère. Avec la décision définitive de construire le Lyon-Turin, le forage des galeries de reconnaissance va pouvoir commencer. Mais ce tunnel de 52 kilomètres n'est qu'un des grands chantiers mis en oeuvre sous le massif. En France et en Italie, l'accident du Mont-Blanc a accéléré les projets. Les Suisses, eux, ont pris de l'avance, avec une politique volontariste en faveur des tunnels ferroviaires.

La Suisse précurseur. Depuis 1993, le territoire helvétique est interdit aux camions de plus de 28 tonnes. Une décision jugée égoïste par ses voisins, notamment la France qui a hérité des poids lourds refusés. Le trafic détourné représentait 30 % de la circulation de camions dans le tunnel du Mont-Blanc avant l'incendie qui a causé la mort de 39 personnes en mars 1999. Le drame a révélé la vétusté des ouvrages français. Les travaux, qui coûteront environ 1,3 milliard de francs, permettront sa réouverture en septembre, pour le plus grand plaisir des Italiens, mais pas des écologistes français.

Faute d'accès par Chamonix, le trafic s'est reporté vers le tunnel du Fréjus, où le nombre de camions a doublé depuis 1998. Actuellement, toutes les 12 secondes en moyenne, un poids lourd traverse la vallée de la Maurienne. Pour les défenseurs de l'environnement, cela présage de ce que sera le trafic local à l'horizon 2015, la réouverture du Mont-Blanc ne compensant pas l'augmentation de la circulation. En réponse, le go