Hier soir, plus de quatre jours après le terrible séisme qui a frappé l'Etat du Gujarat en Inde, le bilan était encore on ne peut plus incertain. Selon différentes sources indiennes, on dénombrait entre 15 000 et 100 000 morts. Hier encore, quelques survivants ont été retrouvés dans les décombres, dont un bébé de 7 mois, posé sur les genoux de sa mère morte. C'est la ville de Bhuj (150 000 habitants), située à 20 km de l'épicentre, qui a été la plus touchée: elle serait détruite à 90 %. La situation est difficile aussi à Ahmedabad (5 millions d'habitants), où les survivants sont nourris en fonction de l'arrivée des vivres. Les hôpitaux de l'Etat étant complètement débordés, les blessés sont évacués vers Bombay, Pune et Delhi. Et des dizaines de milliers de personnes prennent d'assaut les trains en partance pour Bombay, Delhi ou le Rajasthan. Pendant ce temps, les polémiques sur l'urbanisme et la désorganisation des secours se multiplient, tandis que les médias indiens parlent de pillage dans les villes dévastées. Entretien avec Christophe Jaffrelot. Directeur du Centre d'études et recherches internationales, il vient de publier Le Pakistan (Fayard).
Quels sont les effets du séisme?
Il est encore trop tôt pour répondre. On ne connaît même pas le bilan humain. A New Delhi, le ministre de la Défense, George Fernandes, annonce 100 000 morts. Sur place, on n'en compte encore «que» 15 000 à 20 000. Pourquoi cette divergence? A Delhi, on recherche sans doute un effet d'annonce: c'est