Bangkok de notre correspondant
Brutalement, hier après-midi, le président indonésien Abdurrahman Wahid s'est retrouvé dans la position du chef d'Etat assiégé dans son palais présidentiel par une foule d'étudiants réclamant sa démission. Mais les quelque 10 000 étudiants qui étaient venus du Parlement pour hurler des slogans et brandir leurs bannières devant les grilles du palais Merdeka se sont heurtés à 400 policiers et soldats armés de bâtons et de lance-grenades lacrymogènes, appuyés par des automitrailleuses. Au bout de trente minutes, la combativité des étudiants s'est émoussée, et la manifestation s'est dispersée sans violences.
Scandales financiers. Le président Wahid a obtenu un nouveau répit. Mais, immanquablement, l'étau continue à se resserrer autour de cet intellectuel musulman de 60 ans, à demi aveugle. Dans la journée, le Parlement a accepté à une quasi-unanimité un rapport d'une commission affirmant que Wahid avait joué un rôle dans deux scandales financiers. Dans le premier, appelé le «Buloggate», le masseur personnel de Wahid s'est prévalu du Président pour obtenir 3,7 millions de dollars (4 millions d'euros) de l'agence nationale de distribution alimentaire (Bulog). Dans le cas du «Bruneigate», Wahid est accusé d'avoir «évité les procédures légales» quant à l'utilisation d'un don de 2 millions de dollars (2,2 millions d'euros) accordé par le sultan Hassanal Bolkiah de Brunei.
Le vote du Parlement est significatif, car la condamnation de l'attitude du Président