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Libération

Le chancelier autrichien a fait passer la pilule Haider

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Ils n'étaient que 8 000 à défiler hier contre l'extrême droite.
publié le 5 février 2001 à 22h35

Vienne de notre correspondant

C'est sous la neige et dans le froid que l'Autriche a marqué, samedi, le premier anniversaire du gouvernement que le chancelier Wolfgang Schüssel (conservateur) a formé, le 4 février 2000, avec l'extrême droite de Jörg Haider. Quelque 8 000 manifestants, pacifiques et bon enfant, ont courageusement arpenté les très longs boulevards de la ville avant de se retrouver, le soir, sous les fenêtres de la chancellerie, à boire du vin chaud et écouter des groupes de rock. «Je suis là parce que je suis contre ce gouvernement», explique Sonia, assistante sociale de 32 ans, à ceux qui la questionnent. Croit-elle que son action peut empêcher la coalition d'achever les trois ans qui lui restent de son mandat électoral? «Non, répond-elle spontanément, mais j'ai besoin de venir ici pour ne pas garder ma colère pour moi toute seule.» Comme la plupart des gens qui marchent à ses côtés, Sonia n'appartient à aucune organisation, et ne considère pas que les relents racistes du FP÷ soient plus scandaleux que la politique d'austérité mise en place par Schüssel. Aucun étranger, du reste (à part une poignée de marxistes-léninistes turcs), n'était repérable dans les rangs des manifestants.

Normalité. Un an après l'effervescence provoquée par l'entrée du FP÷ (extrême droite) au gouvernement (le 19 février 2000, 300 000 personnes s'étaient rassemblées sur la Heldenplatz, au coeur de Vienne), la normalité règne sur le pays. Le nouveau pouvoir s'étant bien gardé de proposer d