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Libération

Levée de boucliers contre le projet antimissiles américain.

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Le secrétaire à la Défense n'a pas convaincu les Européens.
publié le 5 février 2001 à 22h35

Washington

de notre correspondant

Pour une première sortie, c'est réussi. Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense, était le premier membre de l'administration Bush à risquer son nez hors des frontières. A peine débarqué à Munich ce week-end, pour participer à une conférence sur la sécurité européenne, il s'est aussitôt heurté à ses homologues présents. Aux yeux des Européens, Donald Rumsfeld, qui était déjà ministre de la Défense sous Gérald Ford, est apparu comme un fantôme de la guerre froide. Il était d'ailleurs entouré de trois autres revenants: l'ex-chef de la diplomatie sous Nixon et Ford, Henri Kissinger, et deux anciens experts de l'administration Reagan, Richard Burt et Richard Perle.

Objections. A la tribune, samedi, Rumsfeld a défendu le plan de bouclier antimissiles NMD (National Missile Defense), nouvel horizon technologique de la défense américaine: «Les Etats-Unis entendent déployer une défense antimissiles pour défendre notre population.» Le secrétaire à la Défense américain n'a pas vraiment répondu aux objections des pays alliés, selon lesquels ce programme risque non seulement de relancer la course aux armements dans le monde, mais aussi de miner les relations de l'Ouest avec Moscou et de renforcer la ligne dure au sein du pouvoir chinois. «Que les choses soient claires: nous vous consulterons», a simplement déclaré Rumsfeld à ses collègues étrangers. Pour lui, aucun pays ne dissuadera les Etats-Unis d'avancer car le NMD est un «impératif moral». Il en est un