Jérusalem
de notre correspondante
La bourrasque s'est mise à souffler samedi soir sur Jérusalem, charriant pluie et vents glacés sur une ville où les symboles font force de loi. Bourrasque ou «bulldozer» (un de ses surnoms), Ariel Sharon est désormais assuré d'emporter demain la bataille qui l'oppose à Ehud Barak pour le poste de Premier ministre. En lui apportant leur soutien ce week-end, les rabbins ultra-orthodoxes ashkénazes (juifs d'Europe de l'Est) et séfarades (juifs orientaux) ont achevé d'enlever tout suspense au scrutin.
Les rabbins ashkénazes de la Liste unifiée de la Torah (5 députés) ont publié hier un appel dans deux de leurs quotidiens appelant à voter «pour le candidat dont on peut espérer qu'il ne portera pas atteinte à la religion en Terre sainte», sous-entendu Sharon. Quant au chef spirituel du puissant parti séfarade Shas (17 députés), le rabbin Ovadia Yossef, il s'est de nouveau prononcé en faveur du chef du Likoud, samedi soir, lors de son sermon hebdomadaire à Jérusalem. «Il faut voter Sharon, car si Barak est réélu il va vouloir se venger et s'en prendre à nos écoles», a-t-il lancé.
Cette bonne nouvelle a bien failli en entraîner une mauvaise pour Sharon. La radio publique ayant rapporté qu'il avait promis en échange de reporter d'au moins huit mois l'examen d'une proposition de loi qui mettrait fin à l'exemption du service militaire dont bénéficient les étudiants des yechivot les séminaires talmudiques , Nathan Chtcharansky, chef du parti russe Israël