Trois jours après l'entrée en vigueur de l'état d'urgence, le dialogue, brièvement entamé dimanche soir entre le vice-président de la République, Pedro Pinto, et le vice-président de la Confédération des nations indigènes d'Equateur (Conaie), Ricardo Ulcuango, a été suspendu hier à la suite d'affrontements entre l'armée et les manifestants à Puerto Napo (120 km au sud-est de Quito), qui ont fait quatre morts et neuf blessés.
Les Indiens montrent une nouvelle fois qu'ils sont les porte-parole les plus déterminés de la protestation sociale en Equateur. Après avoir bloqué les principaux axes routiers pour protester contre les hausses des prix, plusieurs milliers d'entre eux ont afflué vers la capitale la semaine dernière et continuaient hier de camper dans une université de Quito.
Détonateur. Il y a un an déjà, l'annonce du remplacement de la monnaie nationale, le sucre, par le dollar avait été le détonateur de leur lutte contre l'ancien président Jamil Mahuad. Après que Quito eut été paralysé par les Indiens, le Président était renversé le 21 janvier 2000 et remplacé par un triumvirat, composé du général Mendoza, chef de l'état-major des forces armées, du juriste Carlos Solorzano et d'Antonio Vargas, président de la Conaie. Le coup d'Etat s'était terminé quatre heures plus tard avec la remise de l'exécutif à Gustavo Noboa, alors vice-président, et les Indiens étaient retournés chez eux.
Un an après, l'Equateur est à nouveau en ébullition. Les hausses de prix, imposées par le gouv