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Libération
Interview

«Etablir des responsabilités, définir des réparations»

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publié le 8 février 2001 à 22h41

Elle a été la première en France à se préoccuper des militaires malades à la suite de leur participation à la guerre du Golfe, puis des Balkans. Christine Abdelkrim-Delanne, présidente de l'association Avigolfe, vient de publier la Sale guerre propre (Libération du 31 janvier). Elle répond à nos questions.

L'uranium appauvri est-il la seule cause de ce que l'on appelle le «syndrome du Golfe et des Balkans»?

Non, même si dans le cas des Balkans cela semble être le plus probable. Mais l'uranium appauvri (UA) ne doit pas nous faire oublier les autres toxicités. Il serait regrettable de réduire les recherches à un seul facteur, l'uranium, et une seule guerre, les Balkans. Car la guerre contre l'Irak fut un conflit total, beaucoup plus destructeur avec de nombreuses pollutions chimiques très spécifiques. Certes, les militaires français qui étaient à la tête de la division Daguet ont pénétré dans des secteurs qui avaient été bombardés avec des munitions à l'uranium appauvri. Il faut dénoncer l'emploi de ces armes, mais n'occultons pas le reste.

Le reste?

Ce sont par exemple les problèmes de vaccination, la prise de cachet de pyridostigmine ­ un médicament censé protéger contre les attaques chimiques ou encore la pollution avec les incendies des puits de pétrole. Ou une combinaison de plusieurs de ces facteurs. Il faut conduire aujourd'hui des recherches très précises sur toutes ces questions.

Alors, pourquoi parle-t-on tant de l'uranium?

Parce qu'au moment où les premiers vétérans amér