L'élection triomphale d'Ariel Sharon a été accueillie avec une extrême méfiance dans les principales capitales occidentales et arabes. Même les Etats-Unis, les plus fidèles alliés d'Israël, se sont contentés de prendre acte de la victoire du chef du Likoud et n'ont guère fait preuve d'enthousiasme de devoir négocier avec Sharon. Bush a déclaré qu'«il voulait donner une chance à Sharon de faire ce qu'il voulait faire». «Nous allons jouer avec les cartes qui nous sont données», a expliqué le nouveau président américain, décidé pour le moment à limiter son investissement personnel au Moyen-Orient. Du côté arabe, la méfiance et la colère dominent. La presse de la région, traditionnellement proche des gouvernements, n'a eu de cesse de s'en prendre au «boucher de Beyrouth», allusion à la complicité tacite de Sharon qui avait laissé faire les massacres des Palestiniens dans les camps de Sabra et Chatila par ses alliés miliciens chrétiens. Les journaux arabes comparent Sharon, un «raciste», aussi bien à l'Autrichien Haider qu'au Français Le Pen. Pour Hosni Moubarak, chef de l'Etat le plus engagé dans le processus de paix, Sharon n'est «guère encourageant». «S'il veut seulement appeler pour le seul fait de parler, je n'ai pas de temps à perdre», a estimé le président égyptien, mais s'il porte un intérêt à la stabilité dans la région, il sera alors le bienvenu.» Les Jordaniens se sont montrés tout aussi méfiants, furieux des déclarations de Sharon invitant les Palestiniens à monter un
Méfiance et colère.
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publié le 8 février 2001 à 22h41
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