Jérusalem envoyés spéciaux
Pour la première chaîne de télévision israélienne comme pour les quotidiens Ma'ariv et le Jerusalem Post, «Ariel Sharon a gagné par KO.» Si l'on s'en tient aux seuls chiffres, l'avance du candidat de la droite israélienne sur son adversaire travailliste est en effet extraordinaire: plus de vingt-cinq points. Reste que le résultat est en trompe l'oeil. Plus que la victoire d'Ariel Sharon, ce scrutin marque la défaite de Ehud Barak. «En dépit de son impressionnante majorité, Sharon a essentiellement gagné par défaut, [...] et son pouvoir dérive du simple fait qu'il n'était pas Barak. Son triomphe n'est que la conséquence de la volonté des Israéliens de se débarrasser de Barak à tout prix. Pour Sharon, la vraie bataille commence», écrivait hier le quotidien Ma'ariv (centre droit).
Fort taux d'abstention. Abraham Diskin, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, faisait hier un constat analogue: «Attention, le soutien des Israéliens au chef du Likoud n'est pas si important. On le voit au taux d'abstention. C'était plus un vote négatif pour Barak qu'un vote enthousiaste pour Sharon.» Analysant la politique du responsable travailliste, il ajoute: «Barak est très intelligent, mais il n'est pas très charismatique et il a réussi à échouer dans tout ce qu'il a entrepris. Et, le seul dossier pour lequel il a montré de la constance, c'est-à-dire le processus de paix, n'a pas abouti.»
Dans les griefs des électeurs israéliens à l'enco