Jérusalem envoyé spéciaux
En chapeaux sombres et longues pelisses, les haredim dansent et chantent dans la rue à quelques mètres des lieux où s'est produite hier soir la double explosion. Ces religieux remercient Dieu d'avoir épargné le quartier ultra-orthodoxe. Certains scandent «Les Arabes dehors, le rabbin Kahane (fondateur d'un groupuscule extrémiste religieux et raciste interdit) avait raison.» Les bombes n'ont fait qu'un blessé et les «hommes en noir» y voient l'intervention divine. «C'est un miracle», répète en criant un homme exalté.
Les bombes, deux charges placées dans une voiture, ont explosé vers 17 heures dans une venelle de Mea Shearim. Cette partie de Jérusalem est habitée presque exclusivement par des juifs religieux, mais une nombreuse main-d'oeuvre arabe vient y travailler. A voir les épaisses colonnes de fumée, la carcasse déchiquetée du véhicule, on devine que les explosions, ont été fortes. Un homme lance aux passants: «Les murs de nos maisons nous ont protégés, car ils sont très épais. Ce sont les murs de notre foi.» D'importantes forces de sécurité, une dizaine d'ambulances sont rapidement sur place. Les policiers sont tellement nerveux qu'ils brisent les vitres des voitures en stationnement pour s'assurer qu'elles ne sont pas piégées. L'attentat est survenu la veille du shabbat, jour consacré aux achats. Selon la police, aucun suspect n'a été arrêté.
«Arrogance sioniste». Cet attentat est le premier depuis la victoire, mardi, d'Ariel Sharon, le candidat