Faut-il recevoir les responsables taliban en France? C'est la question que posait l'association Negar-Soutien aux femmes d'Afghanistan lors d'une réunion organisée hier à Paris. Negar voulait protester contre le fait que le mollah Mohammad Abbas, «responsable taleb de la santé» en Afghanistan, avait été reçu mercredi à Paris par des ONG françaises et par le ministère des Affaires étrangères, alors qu'une résolution de l'ONU interdit les déplacements à l'étranger des responsables taliban. Parmi les personnalités venues soutenir Negar, la philosophe Elisabeth Badinter et Marie-Claude Beaudeau, sénatrice communiste du Val-d'Oise, qui estime que «c'est insensé que le gouvernement français discute avec les taliban». Au ministère des Affaires étrangères, une porte-parole explique que, «si on veut favoriser une solution politique en Afghanistan, il vaut mieux discuter», que la résolution de l'ONU prévoit des dérogations pour raisons humanitaires et que le responsable taleb a été reçu à un «niveau technique». Un communiqué du ministère précise que l'entretien a permis de rappeler, «avec la plus grande fermeté», les positions de la France sur le terrorisme, la drogue, les droits de l'homme, «et notamment la condition de la femme», et la recherche d'une solution politique négociée. Parmi les ONG qui ont rencontré Abbas, Action contre la faim (ACF) a évoqué «la persistance d'entraves au déploiement de l'aide humanitaire» et a demandé à «accéder librement aux populations». Demandes auxq
Peut-on discuter avec les taliban?
Article réservé aux abonnés
publié le 9 février 2001 à 22h44
Dans la même rubrique