Berlin de notre correspondante
Pour 300 000 marks (150 000 euros), l'ancien chancelier Kohl pourrait garder son casier judiciaire vierge. Le parquet de Bonn, qui avait ouvert, en janvier 2000, une instruction pour soupçon de malversation aux dépens de la CDU, a proposé hier de refermer la procédure, si Helmut Kohl verse une amende de ce montant. Le père de l'unification allemande, aujourd'hui âgé de 70 ans et redevenu simple député, était poursuivi pour avoir encaissé pour le compte de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) près de 2 millions de marks (1 million d'euros) de dons anonymes. Une somme qu'il avait manifestement utilisée au profit de la CDU, mais à sa libre discrétion, subventionnant les fédérations qu'il jugeait dans le besoin, sans déclarer ni laisser apparaître ces flux sur les comptes officiels du parti.
Réparation. Le droit allemand permet de renoncer à une procédure judiciaire engagée si le dommage créé a été réparé, ce qui peut être considéré comme étant le cas. Pour tenter de se faire pardonner, l'ancien président du parti, de 1973 à 1998, a collecté l'an dernier quelque 8 millions de marks (4 millions d'euros) de nouveaux dons, déclarés cette fois-ci, qu'il a remis à la CDU. La somme devrait à peu près correspondre aux pénalités financières que la CDU encourt pour avoir enfreint la loi sur le financement des partis.
Par l'intermédiaire de ses avocats, Helmut Kohl a fait savoir hier qu'il accepterait de payer l'amende «pour éviter une longue procédure qui aurait