Cahors envoyée spéciale
Fière d'avoir eu pour maire, dans les années 1920, Anatole de Monzie, un précurseur de l'idée de cartel franco-allemand de l'acier, sur laquelle Robert Schuman fonda ensuite en 1951 la première marche de la Communauté européenne, la préfecture du Lot a été vendredi le théâtre d'un début de conversion de Jacques Chirac à l'idée de «fédération d'Etats-nations». Un concept forgé par le socialiste Jacques Delors et qui apparaît, pour la première fois en public, dans la bouche du Président. «Plus personne ne conteste la nécessité d'approfondir l'Europe», «cet approfondissement nous conduit vers ce que certains pourraient appeler une fédération d'Etats-nations», a déclaré Chirac vendredi, à l'issue du 23e sommet franco-britannique.
Défensive. «Et vous, M. Jospin?», ont bien sûr demandé les journalistes au Premier ministre, attaqué pour son silence persistant sur le futur de l'Europe. Sur la défensive, Lionel Jospin, s'est borné à rappeler qu'il avait déjà «utilisé cette formule»: «C'est un concept que je reconnais comme mien.» Il n'en dira pas plus, avant la fin des municipales... Le fédéralisme restant un gros mot outre-Manche, Tony Blair, a préféré acquiescer à une autre phrase de Chirac: «Personne aujourd'hui en Europe n'est prêt à renoncer à l'identité de sa nation.» Oui à «une coopération de plus en plus intense», dit le numéro 1 britannique, mais «sans abandonner l'Etat-nation tel qu'il existe». Le seul point sur lequel les trois hommes ont pu converger