Johannesburg
de notre correspondante
Pas un mot sur le Zimbabwe, motus sur l'affaire des contrats d'armement et une mention presque accessoire du sida, cité parmi d'autres «maladies de la pauvreté...». Thabo Mbeki, dans son discours annuel sur l'état de la nation, prononcé hier à l'ouverture de la nouvelle session parlementaire, a évité les dossiers qui ont entamé sa crédibilité. Il a au contraire égrené comme un chapelet, chiffres à l'appui, les avancées de son gouvernement: 1,129 million de nouvelles maisons construites en 2000, 6,5 millions de ménages approvisionnés en eau courante, 122 cliniques construites, 90 000 hectares de terres redistribuées.
Tableau rose. En critique de la «litanie de messages négatifs à laquelle le pays est quotidiennement exposé», le successeur de Nelson Mandela a brossé un tableau plutôt rose: aux chiffres du chômage (entre 33% et 42% de la population active), il a préféré ceux de la création d'emplois (1,1 million entre 1996 et 1999). Aux différents rapports sur la paupérisation rampante, il a opposé l'augmentation des revenus des particuliers.
Le même regard sélectif a prévalu au chapitre de la politique extérieure. Thabo Mbeki a résumé l'année africaine aux élections au Ghana, à l'accord de paix entre l'Ethiopie et l'Erythrée et aux «pas faits vers la résolution des conflits au Burundi et en République démocratique du Congo». Rien sur l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, rien sur la Côte-d'Ivoire ni sur le Zimbabwe voisin qui reste un point né