Bruxelles envoyés spéciaux
Le camp de fédéralistes européens se renforce. Dans l'entretien qu'il a accordé au quotidien suisse le Temps et à Libération, le Premier ministre belge, le libéral Guy Verhofstadt, proclame sa volonté d'aboutir à une «Fédération européenne», même s'il évite de prononcer ce mot qui fâche. Il appuie ainsi clairement le chancelier allemand, Gerhard Schröder, et son ministre des Affaires étrangères, Joschka Fischer, qui proposent, eux aussi, de poursuivre l'intégration com munautaire jusqu'à son terme ultime. A l'heure où Jacques Chirac n'a plus peur de parler d'une «fédération d'Etats-nations», son plaidoyer n'est pas sans importance: pays fondateur de la Communauté, la Belgique présidera l'Union au second semestre 2001, et doit rédiger la «déclaration de Laeken», qui va encadrer le débat sur l'avenir de l'Europe élargie. Un processus constitutionnel qui s'achèvera par une nouvelle conférence intergouvernementale, CIG (1), en 2004.
Guy Verhofstadt, au pouvoir depuis juin 1999, est un nouveau venu sur la scène diplomatique européenne. Il fut un peu le héros du sommet de Nice, en décembre, en refusant pendant quatre jours les compromis proposés par la France sur la réforme des institutions communautaires, au nom de l'intérêt général européen. Finalement, le 11 décembre, vers 4 heures du matin, totalement isolé, il se résignait à accepter un traité qu'il ne juge pas satisfaisant.
Regrettez-vous d'avoir accepté le traité de Nice?
Non, car ce traité est le min