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Libération

Les révélations de «la Sale Guerre» embarrassent Alger.

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Les intimidations contre la famille de l'auteur persistent.
publié le 12 février 2001 à 22h48

Le quartier de la cathédrale à Tébessa semble devoir sortir de la tranquillité qui régnait jusque-là. Dans cette ville de l'Est algérien vit la famille de Habib Souaïdia, l'ex-officier de l'armée qui vient de publier la Sale Guerre. Moins de quarante-huit heures après la sortie de son témoignage sur les exactions commises par les forces de sécurité pendant la «seconde guerre d'Algérie», les intimidations se sont précisées sur sa famille: la petite vidéothèque tenue par son frère près du domicile familial a été entièrement pillée et saccagée dans la nuit de vendredi à samedi.

«Peur». Mis en vente jeudi à Paris, son livre-témoignage avait fait ce jour-là les titres des quotidiens français et du journal de 20 heures des chaînes de télévision. Il est difficile dans ces conditions de croire au «vol banal» évoqué par les policiers en réponse au frère de Habib, lorsqu'il a tenté de porter plainte. Surtout que des «visiteurs» très particuliers s'étaient présentés mercredi et jeudi à son domicile, et que d'importantes forces de sécurité avaient passé au crible tout le quartier (Libération des 10 et 11 février). Auparavant, le 29 janvier, une bombe avait explosé à la cathédrale pour la première fois depuis le début du conflit en 1992. «Aujourd'hui, tout le monde a peur, car on sait que le pouvoir réagit violemment quand il est touché», remarquait hier un opposant algérien.

Le livre de Souaïdia ne fait pas, il est vrai, que confirmer la responsabilité des forces de sécurité dans les viol