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Libération

Guerre d'influence chez les Palestiniens à Gaza.

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publié le 13 février 2001 à 22h52

Gaza envoyé spécial

Depuis plusieurs jours, la police a déserté les rues de Gaza, remplacée par les troupes de choc de la garde présidentielle de Yasser Arafat, renforcées de détachements de la marine. Deux unités plus réputées pour leur fidélité sans faille à la personne de Yasser Arafat que pour leurs compétences en maintien de l'ordre public. Une automitrailleuse ferme désormais le débouché de la corniche. Pièce de collection semblant tout droit sortie d'un musée militaire soviétique. Ses serveurs montent une faction débonnaire. Mais l'écusson de la Force 17, peint sur ses flancs, nourrit les anxiétés. Le déploiement d'un blindé en pleine ville, fût-il un engin d'un autre âge, n'est jamais un augure de quiétude. Alors, les rumeurs vont bon train, sur fond de lutte d'influence entre, d'une part, le Fatah, le propre parti de Yasser Arafat, et, d'autre part, l'Autorité palestinienne et ses services de sécurité.

Il y a quelques jours, une rixe a éclaté dans le camp de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza. Preuve de l'ampleur du malaise dans cette région frondeuse, une foule d'émeutiers, dont bon nombre de militants du Fatah venus de Deir al-Balah, avait déjà pris pour cible la caserne des forces nationales de sécurité à l'entrée de Khan Younis, la semaine précédente. Les soldats avaient reçu de Yasser Arafat l'ordre de désarmer certains groupes clandestins et de récupérer une importante cargaison de munitions. Mission impossible, tant les habitants de toute la partie sud de