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Libération

Hubert Védrine, un météore à Alger.

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L'aller-retour des plus discrets qu'effectue aujourd'hui le chef de la diplomatie française vise à faire oublier que Chirac et Jospin ne sont toujours pas venus .
publié le 13 février 2001 à 22h52

Un petit tour et puis s'en va. Hubert Védrine arrive aujourd'hui à Alger pour une visite de cinq heures, accompagné de deux journalistes. En juillet 2000, le chef de la diplomatie française avait débarqué à Alger escorté par une bonne quarantaine de médias. Il n'avait alors pas tari d'éloges sur l'amélioration de la situation sécuritaire, le président Bouteflika et ce «contexte prometteur». Dans la foulée, il avait exalté cet énième départ entre Paris et Alger: ni «réchauffement» ni «retrouvailles», avait-il lancé, mais «refondation d'une relation». La France, qui s'employait à normaliser des rapports en dents de scie avec l'Algérie, plaçait alors tous ses espoirs en Bouteflika. Certes, ce Président avait été élu dans des conditions qui avaient suscité la réprobation des Occidentaux et on ignorait ses intentions réelles. Mais il se présentait comme un homme d'«ouverture» et de «paix», et Paris, volontariste, avait décidé de faire «comme si».

Coalition des barons. Dix-huit mois plus tard, le passage d'Hubert Védrine à Alger se veut si sobre qu'aucune interview du ministre à la presse algérienne ne l'aura précédé. Entretemps, il est vrai, l'Algérie a renoué avec les violences. Le premier assassinat, dimanche, d'un responsable de l'AIS, l'ex-bras armé du FIS, n'est pas fait pour démentir que la «concorde civile» a vécu. Entretemps aussi, le pays s'est enfoncé dans la crise politique. Abdelaziz Bouteflika, qui aime souffler à ses interlocuteurs qu'il serait un nouve