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Libération

Un tribunal de Tunis annule le congrès de la LTDH.

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Ben Ali cherche à réduire tous les îlots d'opposition.
publié le 13 février 2001 à 22h52

On fera comme si rien ne s'était passé, a décidé hier le tribunal civil de Tunis, dans l'épineux dossier de la Ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH), qui cristallise depuis des mois le durcissement du régime contre ses opposants. On fera donc comme si, en octobre 2000, lors du cinquième congrès, les deux tiers des participants n'avaient pas voté pour un nouveau comité directeur, en opposition radicale avec le président Ben Ali. A l'issue d'une plainte déposée par quatre candidats battus, dont deux appartiennent au parti du Président, le tribunal a en effet décidé que le dernier congrès était annulé, sommant l'ancien comité d'en tenir un autre.

Contrôler la LTDH, l'institution qui avait fait plier la poigne de fer de Bourguiba, est en effet devenu une obsession pour le régime de Ben Ali, qui tolère de moins en moins que le moindre espace public lui échappe, des clubs de foot au kiosque Internet. Jusqu'à octobre dernier, il avait réussi à maintenir quelques-uns de ses hommes à des postes clés. «Avec le vote d'octobre, c'était tout pour les opposants, explique l'un des quatre plaignants. En Tunisie, il faut savoir rester souple avec le pouvoir pour survivre, ne pas vouloir être noir ou blanc, mais rester gris.»

De l'autre côté, la «Ligue d'octobre» comptait hier faire appel du jugement. «L'accepter serait se désavouer soi-même, affirme Chawki Habib, avocat. Cette bataille est politique, elle doit se régler politiquement. De toute façon, je ne vois pas comment on nous cont