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Libération

Hariri vient renouer les liens avec Paris

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La visite du Premier ministre libanais met fin à la brouille avec la France.
publié le 14 février 2001 à 22h53

Beyrouth de notre correspondante

Il aura fallu le retour au pouvoir de Rafic Hariri pour dissiper le malaise franco- libanais. Accompagné de neuf ministres, le Premier ministre libanais a entamé hier, à l'invitation de la France, une visite de deux jours à Paris, dont il a voulu qu'elle soit la première dans une capitale européenne depuis son retour au pouvoir, en octobre. Dans l'entourage du milliardaire libano-saoudien, il s'agit de «remettre sur le droit chemin les relations franco-libanaises», mises à mal par une crise de deux ans, la plus sérieuse depuis 1990, quand Paris avait accordé l'asile politique au général antisyrien Michel Aoun.

Les relations privilégiées qui unissent traditionnellement les deux pays commencent à se détériorer avec l'arrivée au pouvoir, fin 1998, du président Emile Lahoud, dont le pro- syrianisme inconditionnel agace déjà Paris. Ce dernier, avec le soutien de la Syrie, sans laquelle rien ne se fait au Liban, se permet de pousser vers la sortie le milliardaire, alors Premier ministre depuis six ans. Une éviction qui fâche son ami intime, Jacques Chirac, d'autant plus qu'elle le prend de court. «Peu de changements politiques l'auront autant affecté», commente à Beyrouth un observateur, qui ajoute : «Surtout, il a senti que Damas lui tirait le tapis sous les pieds alors qu'il avait beaucoup investi dans l'amélioration des relations de la France avec la Syrie, notamment en recevant le défunt président syrien Hafez el-Assad à Paris, en juillet 1998.»

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