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Libération

IBM: précision polonaise

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L'informatique n'était pas utilisée à Auschwitz, selon un expert.
publié le 14 février 2001 à 22h53

Varsovie de notre correspondante

Au lendemain de la publication à grand fracas médiatique du livre d'Edwin Black accusant la société IBM d'avoir aidé les nazis à ficher les juifs, l'historien polonais Franciszek Piper, spécialiste reconnu qui travaille depuis des années sur le camp d'Auschwitz-Birkenau, a mis en cause la thèse du journaliste américain. La technologie IBM «n'a jamais été utilisée globalement dans le camp de la mort d'Auschwitz-Birkenau», a indiqué hier Piper, qui dirige le département historique du musée d'Auschwitz; on ne peut cependant exclure que des informations sur les registres des prisonniers étaient transmises à Berlin ou Orienbourg où ces données étaient traitées et introduites dans le système (informatique, ndlr).» «Nous disposons de quelque 3000 récits de survivants du camp, notamment de ceux qui ont travaillé dans la cellule des Registres de travail; aucun d'eux n'a remarqué l'existence de ce genre d'installation», ajoute-t-il. Les registres étaient en effet tenus de manière traditionnelle à Auschwitz où les fichiers personnels étaient remplis à la main ou à la machine.

Les archives du musée d'Auschwitz comptent toutefois un petit nombre de fichiers de détenus ­ moins de 30000 ­ portant des cachets avec l'inscription «Hollerith Rfasst» (Hermann Hollerith, l'inventeur de la machine à fichiers perforés du même nom qu'IBM aurait utilisée, ndlr). «Il s'agit des fichiers de détenus d'Auschwitz qui ont été transférés dans le camp de Mauthausen (Autriche)