Le rêve des autorités algériennes était, hier, en une du quotidien francophone le Matin : Jacques Chirac et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika sur le tarmac d'un aéroport. Sous la photo, une légende : «Hubert Védrine est à Alger.» Plus qu'une erreur iconographique, c'est le plus beau lapsus de la visite éclair du chef de la diplomatie française, hier, en Algérie (Libération du 13). Hubert Védrine n'aura eu de cesse que de s'en dépêtrer. «Je suis venu pour travailler, nourrir et développer [notre] relation», a-t-il obstinément répété à des officiels algériens qui, avec autant de constance, lui demandaient quand viendraient Jacques Chirac et Lionel Jospin.
Forcing. Dès lors, le déplacement a paru aussi interminable que les déclarations officielles. Entre les deux pays, «il n'y a rien qui bloque, il n'y a rien qui marche moins bien. Sur le plan des dossiers, il y a des dossiers qui avancent plus lentement», a ainsi décrété Abdel aziz Bouteflika. Védrine, lui, a évoqué «des questions bilatérales et d'autres plus générales», sur lesquelles il n'a d'ailleurs soufflé mot. Il a fallu son homologue Abdelaziz Belkhadem pour mettre les pieds dans le plat : «[Votre] visite s'inscrit dans le cadre du renforcement des relations bilatérales et de la préparation de la visite de Lionel Jospin et de Jacques Chirac en Algérie.»
Ce forcing correspond au désarroi actuel du pouvoir algérien. Depuis longtemps, les présomptions qui pesaient sur la responsabilité du régime dans une partie des