Strasbourg envoyé spécial
Pourquoi le traité de Nice sur la réforme des institutions communautaires a-t-il été un échec ? Parce que les Quinze ont «perdu le fil conducteur (...) grâce auquel nos Etats membres s'entendaient sur la direction à suivre. Les protocoles subtils, les formules de plus en plus complexes cachent de plus en plus mal nos divergences».
Constat désabusé. Résultat : les gouvernements européens s'affrontent sur «des questions de pouvoir pur et simple» et échouent à trouver des solutions durables, faute d'accord sur la «finalité ultime» de l'Union européenne. Ce constat désabusé est celui qu'a livré hier, devant le Parlement de Strasbourg, Romano Prodi, le président de la Commission européenne lors de son discours annuel sur «l'Etat de l'Union».
Comme pour lui donner raison, la Suède, qui préside l'Union pour six mois, n'a pas jugé bon d'envoyer le moindre ministre assister à cette session solennelle... Pour Prodi, «nous sommes arrivés à la fin d'une logique, celle des non-dits et des ambiguïtés constructives». A l'heure où l'Union s'apprête à s'élargir à l'ensemble du continent européen, cette «unité ne peut se faire autour d'un pacte devenu flou, d'engagements de type impressionniste et d'arrière-pensées antagonistes». Le président de l'exécutif communautaire appelle donc à un «débat refondateur de nature constitutionnelle» à l'occasion de la discussion sur l'avenir de l'Europe qui doit débuter cette année pour aboutir en 2004, avec la convocation d'une nouve