Jérusalem envoyé spécial
Deux hélicoptères de combat, quatre missiles de haute précision. L'armée israélienne n'aura pas lésiné sur les moyens pour liquider, hier matin à Gaza, un lieutenant-colonel de la Force 17, la garde rapprochée de Yasser Arafat. Assassinat revendiqué haut et fort par le Premier ministre sortant, également ministre de la Défense.
Martial. Dans un communiqué martial, Ehud Barak a tenu à féliciter «les services de sécurité pour avoir frappé un chef terroriste responsable de nombreuses attaques contre des militaires et des civils israéliens». Consulté, Ariel Sharon, le futur chef du gouvernement israélien, a d'ailleurs donné son accord à cette action, première du genre depuis son élection triomphale, la semaine dernière.
En guise de réquisitoire posthume, le général Ron Kitrey, porte-parole des forces de défense d'Israël, a justifié «le choix méticuleux de notre cible» par le fait que «Massoud Ayad dirigeait une dangereuse cellule palestinienne liée au Hezbollah» et était responsable de deux tirs de mortier, qui n'ont pas fait de victimes, sur la colonie juive de Netzarim dans la bande de Gaza.
Doutes. Si cette dernière accusation semble fondée, les liens entre l'officier de la Force 17 et le mouvement libanais de résistance islamiste n'ont été en rien démontrés. S'il affirme détenir «des preuves solides», le général Kitrey a refusé de les produire, se bornant à mentionner de récents articles de presse ayant pour source, confidentielle, ses propres services.