Menu
Libération

Chili: un gradé accusé de tortures sous la dictature.

Article réservé aux abonnés
Accablé par de nombreux témoignages, l'actuel numéro deux de l'armée de l'air nie.
publié le 15 février 2001 à 22h55

Santiago de notre correspondant

Le passé de Hernan Gabrielli remonte brutalement à la surface. Depuis quelques jours, plusieurs témoignages accusent ce général, actuellement chef d'état-major de l'armée de l'air chilienne, de s'être livré à des actes de tortures pendant la dictature d'Augusto Pinochet. C'est un comptable, Carlos Bau, qui a été le premier à mettre en cause le gradé. Bau, qui avait été arrêté quelques jours après le coup d'Etat, a expliqué avoir été torturé par un groupe de militaires de l'armée de l'air dirigé notamment «par un lieutenant portant le nom de Gabrielli».

Dans une déclaration publiée mardi par le quotidien El Mercurio, Carlos Bau a réaffirmé que Gabrielli avait également torturé l'ingénieur Eugenio Ruiz Tagle, cousin germain de l'ancien président démocrate-chrétien Eduardo Frei (1994-2000), avant son exécution, en octobre 1973, par la «Caravane de la mort». Les crimes de ce commando militaire, qui a exécuté 75 détenus politiques en octobre 1973, ont motivé l'inculpation et l'assignation à résidence, le 29 janvier dernier, du général Augusto Pinochet, mesures actuellement examinées par la cour d'appel de Santiago.

Des accusations similaires. D'autres prisonniers détenus à cette époque sur la base aérienne de Cerro Moreno, située dans le nord du Chili, ont porté des accusations similaires. Notamment le professeur Hector Vera et le philosophe Juan Ruz qui soutiennent, dans l'édition Internet de El Mostrador, que le général avait un passé de tortionnair